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Sarkozy propose une “union méditerranéenne”

Şubat 8th, 2007

Sarkozy propose une "union méditerranéenne" avec la Turquie comme "pivot"

AFP | 08.02.07

Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l'élection présidentielle, a plaidé mercredi à Toulon pour une "union méditerranéenne", dont il n'a pas défini les contours, indiquant toutefois que la Turquie en serait "le pivot".

"C'est à la France, européenne et méditerranéenne à la fois, de prendre l'initiative avec le Portugal, l'Espagne, l'Italie, la Grèce et Chypre, d'une Union Méditerranéenne comme elle prit jadis l'initiative de construire l'Union européenne", a lancé M. Sarkozy, devant 10.000 personnes environ, selon l'UMP.

Le candidat n'a pas précisé quels pays pourraient faire partie de cette union.

Selon lui, elle aura "vocation à travailler étroitement avec l'Union Européenne" et "aura vocation un jour à avoir avec elle des institutions communes".

Opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne - car "l'Europe ne peut pas s'élargir sans arrêt si elle veut avoir une identité", a-t-il réaffirmé - il a néanmoins souhaité que ce "grand pays méditerranéen" soit le "pivot" de cette union. "C'est la grande ambition commune que je veux proposer à la Turquie", a-t-il dit.

M. Sarkozy a également estimé que "c'est dans la perspective de l'Union Méditerranéenne qu'il nous faut repenser ce qu'on appelait jadis la politique arabe de la France" et "qu'il nous faut approcher le problème de la paix au Moyen-Orient et chercher une issue au conflit israélo-palestinien".

Selon lui, l'"union de la Méditerranée pourrait s'organiser autour d'une rencontre périodique de ses chefs d'Etats et de gouvernements comme les grands pays industrialisés ont leur G8. Elle aurait un Conseil de la Méditerranée comme l'Europe a le Conseil de l'Europe".

C'est également dans la perspective de cette union "qu'il nous faut, concevoir l'immigration choisie, c'est-à-dire décidée, organisée et maîtrisée ensemble".

Il souhaite ainsi qu'"une convention soit élaborée entre tous les pays méditerranéens pour faciliter les reconduites à la frontière" et que "celui qui a été reconduit dans son pays ne puisse pas obtenir un titre de séjour en France pendant les 5 ans qui suivent".

Selon lui, l'écologie, le co-développement, la lutte contre la corruption et le terrorisme, constitueraient autant de "piliers" des "politiques communes à tous les pays méditerranéens".

A Toulon, dont la municipalité, UMP depuis 2001, était passée au Front national en 1995, M. Sarkozy a également plaidé pour les rapatriés et les harkis.

Fustigeant les "adeptes de la repentance", il a affirmé, sous les applaudissement de la foule, que c'est aux rapatriés et aux enfants de harkis que "la France doit des excuses".

"A tous ceux d'entre vous (les rapatriés) qui sont revenus des colonies en ayant tout abandonné, n'emportant avec eux que leurs souvenirs de jeunesse et cette nostalgie qui ne les quittera plus jamais, je veux dire que si la France a une dette morale, c'est d'abord envers vous", a-t-il affirmé.

"Aux enfants des harkis qui ont servi la France, qui ont dû fuir leur pays et que la France a si mal accueillis, je veux dire que si la France doit des excuses et des réparations, c'est à eux qu'elle les doit", a-t-il ajouté.

Le ministre-candidat veut également "tendre la main aux Algériens, aux Marocains, aux Tunisiens" et leur dire que "la France les accueille fraternellement".

Mais à celui "qui veut devenir Français, d'où qu'il vienne, je lui dis: +si tu veux devenir français, tu dois être fier de la France (…) Personne n'est obligé de vivre en France", a-t-il réaffirmé.

 Pour Sarkozy, la France doit impulser «l'union méditerranéenne»

 Le Schuman du Maghreb et du Moyen-Orient. Nicolas Sarkozy est venu hier soir à Toulon avec une vision très précise de l'avenir de la Méditerranée. « C'est à la France de prendre l'initiative d'une Union méditerranéenne, comme elle prit jadis l'initiative de construire l'Union européenne », a-t-il déclaré lors d'une réunion publique qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes. « Cette Union méditerranéenne aura vocation à travailler étroitement avec l'Union européenne et aura vocation à avoir avec elle des institutions communes. Elle pourrait s'organiser autour de rencontres périodiques de ses chefs d'Etats et de gouvernement (…) et aurait un Conseil de la Méditerranée. »Le candidat de l'UMP à la présidentielle imagine cette Union méditerranéenne basée sur trois piliers : l'immigration, l'écologie et le codéveloppement. En revanche, il n'a cité aucun pays qui pourrait en être membres. Sauf la Turquie. Car tout en rappelant que la Turquie n'a pas sa place dans l'Europe, il a toutefois pour ambition de proposer à ce pays d'être « le pivot » de l'Union méditerranéenne.

Le reste de ce discours, qui intervenait après une visite à l'Arsenal de Toulon en compagnie de Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense, n'a laissé que peu de place aux Blum et Jaurès, tant cités ces dernières semaines. Au contraire, les mots et les idées étaient particulièrement adaptés à la population de cette ville dont l'histoire est liée aux colonies. « On doit désapprouver la colonisation », a-t-il notamment déclaré. Avant d'ajouter qu'« on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont pensé de bonne foi oeuvrer pour un idéal de civilisation ». Nicolas Sarkozy est même allé plus loin. « A tous ceux d'entre vous qui sont revenus des colonies en ayant tout abandonné (…), je veux dire que si la France a une dette morale, c'est d'abord envers eux et cette dette, je l'assume. Aux enfants de harkis qui ont servi la France (…), je veux dire que si la France doit des excuses et des réparations, c'est à eux qu'elle le doit. » C'est ce qu'on appelle toucher un point sensible. Et il y en a d'autres qui font un tabac : « l'assisté qui gagne plus que le travailleur », « ceux qui ne seront pas les bienvenus s'ils ne respectent pas la culture et les valeurs de la France » ou encore « l'école où l'on appelle l'instituteur, monsieur l'instituteur ».

David Carzon,

envoyé spécial à Toulon

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