» La Turquie fait une concession sur Chypre

La Turquie fait une concession sur Chypre

Le gouvernement turc aurait accepté l’ouverture d’un port et d’un aéroport aux Chypriotes, à la veille de la réunion des 25 qui doivent se prononcer sur un gel partiel des négociations l’adhésion d’Ankara à l’Union européenne.

 

Ankara fait un geste de dernière minute. «Je peux confirmer qu'ils (les Turcs) ont envoyé un message au ministère des Affaires étrangères pour dire qu'ils ouvraient un port et un aéroport» aux Chypriotes, a expliqué ce matin le porte-parole de la présidence de l’Union européenne, Mikko Torros.

 

Le gouvernement turc a pour l'instant refusé de confimer l'information, se contentant de confirmer la poursuite des négociations. «Les négociations sur ce dossier se poursuivent. Pour le moment, il n'y a rien à dire» de plus, a précisé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

 

Selon certaines sources, ce serait "une ouverture unilatérale sans condition". Mais selon d'autres, Ankara réclamerait en échange la fin de l'isolement économique et commercial de la République turque du Nord de Chypre, où un port et un aéroport devraient, selon les Turcs, accueillir eux aussi des activités internationales. Chypre a déjà fait savoir qu'il n'accepterait n'acceptera jamais l'ouverture d'un aéroport international - autre que desservant la Turquie - dans le nord de Chypre, occupé depuis 1974.

 

Si elle était confirmée, la concession de la Turquie pourrait faire changer la position européenne à son égard, à la veille du sommet des Vingt-cinq consacré à son la question. La semaine dernière, la Commission de Bruxelles avait recommandé le gel partiel des négociations d’adhésion d’Ankara à l’Union européenne pour «punir» le pays de son refus d’ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions venant de Chypre.

 

La Turquie s'était engagée par le «protocole d'Ankara» à étendre avant la fin de l'année le bénéfice de l'union douanière, qui offre des facilités d’accès aux avions et navires européens à Chypre, mais elle exige en échange que cesse l'isolement économique de la République turque de Chypre du Nord, créée après l'invasion turque de l'île en 1974 et reconnue uniquement par Ankara.